Foto's van Musée d'Histoire Contemporaine

IMG_4204C Pierre Paul Rubens. 1577 1640. Anvers. Adoration des Bergers. Adoration of the Shepherd deur jean louis mazieres

Pierre Paul Rubens. 1577 1640. Anvers. Adoration des Bergers. Adoration of the Shepherds. Rouen. Musée des Beaux Arts Détail Pierre Paul Rubens est l'archétype de l'alliance réussie entre le catholicisme et l'humanisme. La femme y est souvent nue. Elle est de manière très égale peinte à la gloire du Catholicisme de la Contre Réforme, du Nouveau ou de l'Ancien Testament, ou à celle des héroïnes de l'Antiquité. Ou tout simplement de la femme de son époque. Pierre Paul Rubens is the archetype of the successful alliance between Catholicism and humanism. The woman is often naked. She is in a very equal way painted to the glory of the Catholicism of the Counter-Reformation, of the New or the Old Testament, or that of the heroines of antiquity. Or just of the woman of his time. LA FEMME DANS LA PEINTURE DE L'EUROPE CATHOLIQUE ET HUMANISTE L'art en général, et la peinture en particulier, témoignent de l'importance accordée à la femme dans la civilisation européenne. Mais l'image de la femme a évolué selon le contexte idéologique, les croyances en vigueur à telle ou telle époque de l'histoire européenne. En faisant commencer l'histoire européenne de l'art vers 500 c'est à dire avec le christianisme, le sujet de la femme dans la peinture de l'Europe sera évoqué au travers de cinq dossiers : 1° La femme dans la peinture de l'Europe Catholique. De 500 à 1500 environ. Toutefois la peinture de chevalet ne débute que vers 1300. Auparavant la peinture se manifeste au travers des fresques, des mosaïques, des vitraux et dans les livres : les enluminures. 2° La femme dans la peinture de l'Europe Catholique et Humaniste. De 1500 à 1800 environ 3° La femme dans la peinture des Pays Bas Protestants au 17è siècle 4° La femme dans la peinture de l'Europe idéologiquement plurielle du 19è siècle. 1800-1950 environ 5° La femme dans l'Art Contemporain Officiel. 1950... L'image de la femme dans la peinture européenne se diversifie beaucoup à la Renaissance, dans certains milieux sociaux. Pour comprendre cette évolution il faut d'abord faire un peu d'histoire vraie, d'histoire "à l'endroit". Ce pourquoi il faut quitter la femme (A) pendant quelques paragraphes pour expliquer le titre, tout à fait inusité dans l'historiographie, donné à cette période de l'histoire de l'Europe : l'Europe Catholique et Humaniste. Ensuite il sera possible de retrouver la femme (B). Une femme, qui dans ce dossier de 74 tableaux, sera moins représentée par la Vierge Marie et les Saintes (18 tableaux) mais plus par Vénus, Diane ou Bethsabée. Mais il est certain que ce choix ne reflète pas, en nombre, la production des artistes de ces trois siècles, une production qui est thématiquement très équilibrée entre le Catholicisme et l'Humanisme. L'Eglise reste en effet durant toute la période un commanditaire décisif pour l'art de la peinture européenne. Du point de vue du style, il est le même tout au long de ces trois siècles : "la peinture pleine", en trois dimensions, telle qu'elle a fini de se mettre au point vers 1500 à la suite d' une collaboration persévérante entre le Sud italien et le Nord flamand et germanique de l'Europe A/ Dans les années 1500 et suivantes c'est la période de l'histoire de l'Europe que l'historiographie occidentale officielle, l'histoire enseignée et divulguée largement, appelle, depuis le 19è siècle, la "Renaissance". En réalité l'Europe ne connait au 16è siècle, par rapport aux siècles immédiatement précédents, aucune Renaissance: ni économique, ni politique, ni artistique, ni scientifique, ni technique, ni spirituelle, ni intellectuelle, ni morale bien sûr. Ces renaissances sont bien antérieures, elles se font, progressivement mais continûment, après l'an mil, pour adopter une date mémorable. Par contre à "la Renaissance" l'élite aristocratique européenne, y compris le haut clergé, Papes en tête, entreprend une approche nouvelle de la pensée de l'Antiquité Gréco Romaine, découverte qui est enrichie par la prise de Constantinople par les Turcs et les exils consécutifs de grands intellectuels Byzantins avec leurs documents antiques. "La Renaissance" c'est un retour au passé de l'Europe Grecque et Romaine, et une réhabilitation de certaines valeurs propres au paganisme antique. Certes la pensée antique était en partie connue de la Scolastique, mais il est incontestable que dans les milieux intellectuels, aristocratiques et très grand bourgeois de l'Europe de l'Ouest, l'interprétation imposée par le christianisme catholique dans la lecture des textes anciens, cesse d'être contraignante à la fin du 15è siècle. C'est ce tournant idéologique que l'historiographie moderne et contemporaine, "formatée" par les "Lumières", appelle une "Renaissance". Comme si l'Europe de cette époque était sortie des Ombres profonde des siècles antérieurs. L'homme n'aime pas les faits qui ne sont pas conformes à sa vision du monde. Quand les faits sont contraires à ses croyances, il les ignore. Les élites peuvent même inventer des faits qui n'ont jamais existé, mais qui ont l'avantage de concorder avec les croyances qu'elles veulent imposer aux peuples : Ce sont "les faits idéologiques". Ces faits, ne sont pas des faits, ils n'existent pas, ils sont totalement imaginés pour servir une cause. "La Renaissance" c'est en grande partie un "fait idéologique". Un fait idéologique majeur, entièrement construit sur quelques faits réels, et d'autres pas réels du tout. Toutefois, il est exact que la renaissance a existé aussi en tant que fait réel. Mais pas une renaissance de l'Europe, une renaissance de l'Antiquité. C'est l'Humanisme qui apparaît au jour. Une conception du monde, une idéologie, toute simple, quelque peu égocentriste : La croyance en l'Homme commence à apparaître sous la croyance en Dieu. C'est dans l'Antiquité gréco-romaine que les intellectuels idéologues du 16è siècle sont aller chercher les prémisses de l'idéologie de la primauté de l'homme. Il est vrai que l'art antique est à la gloire de l'être humain : Tous les Dieux sont à son image. Et même Zeus vient chercher chez les mortelles quelques unes de ses nombreuses maîtresses. En peinture la "croissance" de l'humain tout au long de la période catholique et aux débuts de la période catholique-humaniste est très évidente : Les couples de donateurs du début de l'époque gothique sont de tous petits personnages tout en bas du tableau. Peu à peu au fil des décennies ... ils grandissent, et progressivement ils s'installent sur les volets latéraux, puis en plein milieu de la partie centrale. Ils poussent même Dieu et sa cohorte de saints hors du tableau. Mais où va-t-on ? Jusqu'à ce qu'il ne reste plus que les donateurs. Pour les idéologues et les historiens des "Lumières", qui analysent le phénomène de la renaissance deux ou trois siècles après, au travers de leur propre idéologie rationaliste, athée, matérialiste et progressiste, c'est "La Renaissance". Car c'est le début d'une nouvelle révélation, les prémisses d'un Nouveau Nouveau Testament. La Déesse Raison va l'emporter sur l'Obscurantisme religieux catholique (les juifs et les protestants sont parait-il plus éclairés !! ). La victoire est certaine car le Progrès est irrésistible (Condorcet). L'Humanisme de la Renaissance, qui était une forme de respect de l'homme différente de la version catholique, mais pas incompatible avec elle, est devenu, au fil des siècles, "l'Hommisme", autrement dit le culte de l'Homme. La reconnaissance de la dignité de l'homme au sein d'un Univers complexe qui doit être respecté, est devenue l'adoration de l'homme aspirant à la maîtrise totale de l'Univers. La divinité est désormais lointaine, accessoire, absente même, et l'homme peut ainsi s'installer au centre du monde. Et bientôt l'Homme sera Dieu. C'est le projet idéologique actuel de l'Occident pour le monde, le projet mondialiste. Le présent de l'Occident n'est qu'une étape sur le chemin de la Société Universelle, gouvernant la terre entière, une société éclairée par l'Homme Nouveau, l'Homme-Dieu. Ces délires idéologiques, profanes, laïcs, prétendument rationalistes, en réalité gnostiques et kabbalistiques appartiennent au même type de pensée que certains fanatismes religieux. Ils n'ont rien à voir avec les conceptions du monde de l'Antiquité gréco-romaine. Dans l'antiquité gréco-romaine l'homme n'était pas le centre de l'Univers. L'homme devait respecter l'Harmonie Universelle, ne pas troubler l'Ordre du Monde par ses prétentions et ses actions intempestives. La faute majeure pour l'homme antique, Grec ou Romain, c'était l'Hubris: l'Orgueil, la Démesure, qui conduit l'homme à se croire l'égal des Dieux. L'homme-Dieu, est tout simplement Luciférien. Dans la symbolique chrétienne c'est l'Ange qui veut prendre la place de Dieu. Une vision du monde qui séduit beaucoup d'humains depuis des millénaires, sous de multiples formes prétendument ésotériques et magiques. L'Homme-Dieu, Maître de l'Univers, ce n'est absolument pas un concept caractéristique de l'antiquité gréco-romaine, malgré quelques apparences contraires mal comprises. Sauf le cas pathologique d'Alexandre, une pathologie dénoncée à son époque même. La divinisation des Empereurs Ptolémaïques ou Romains était seulement un procédé politique, qu'aucune élite de ces temps ne prenait au sérieux au delà de son utilité sociale et civique. Pour la nouvelle idéologie des "Lumières", d'apparence rationaliste mais en réalité kabbalistique, après la Renaissance est venue l'étape essentielle de la Réforme, puis celle déterminante de la Révolution Française, puis celle de "l'Internationalisme prolétarien", enfin celle du vainqueur tout récent : le Mondialisme Capitaliste. Le Mondialisme, dernier avatar de la pensée des "Lumières", prétend éclairer toute la planète. Chrétiens, Musulmans, Hindouistes, Bouddhistes, Confucianistes, Shintoïstes, Animistes, Athées, Agnostiques, Païens. Tous vont devoir se soumettre à la "Raison", la seule, la vraie. L'élite idéologique et politique de l'Europe et de l'Occident n'appartient plus à la pensée Humaniste, elle pratique l'Hommisme: L'adoration de l'homme "Maître du Monde" a remplacé sa perception, sage et mesurée, comme simple élément d'un Univers qui le dépasse infiniment. La Science étant une des grandes références de l'époque contemporaine il est nécessaire de préciser que l'homme-Dieu n'est pas non plus un concept scientifique. Ou seulement d'une science trahie, asservie, utilisée par les élites politiques et idéologiques pour justifier leur religion de l'Homme A l'époque de la "Renaissance" l'histoire des idées n'en est pas encore arrivée à ce stade. En effet une particularité tout à fait notable de cette "Renaissance", c'est qu'elle ne concerne en rien la vie des peuples. C'est un phénomène idéologique strictement élitiste. Le Catholicisme reste la croyance globalement incontestée dans la population. Et de même chez les élites, le catholicisme n'est absolument pas invalidé. L’Église est d'ailleurs à la tête de ce mouvement. Les élites idéologiques et politiques de l'Europe s'octroient seulement une ouverture sur d'autres horizons idéologiques, d'autres visions du monde, d'autres morales, en parallèle aux croyances catholiques, mais pas en remplacement d'elles. Dans la peinture, et notamment celle de la femme, les incidences vont être très importantes. Mais uniquement dans un certain art, un art réservé, confidentiel, destiné à l'élite aristocratique et très grand bourgeoise. Rien ne change dans la peinture et la sculpture destinée aux populations et aux classes moyennes, Marie et les Saintes continuent de dominer absolument. Mais même dans la peinture destinée à l'aristocratie l'art influencé par l'Humanisme s'ajoute seulement à la peinture inspirée par l’Église. Un art à deux vitesse apparaît ainsi dans les seuls milieux aristocratiques et ploutocratiques, où les deux visions du monde se côtoient, sans affrontement aucun. Ce pourquoi la période de l'histoire européenne qui va suivre, jusqu'en 1800 environ, peut être appelée "l'Europe Catholique et Humaniste". L'entente n'est pas parfaite entre les deux idéologies, mais elle est équilibrée, elle va durer trois siècles dans un grande partie de l'Europe méditerranéenne, celtique, germanique et slave de l'ouest. Cette appellation ne peut pas s'appliquer évidemment à l'Europe slave orthodoxe, ni bien sûr à l'Europe colonisée par les ottomans, dont les cheminements sont différends. Il faut aussi exclure la partie de l'Europe qui a été Réformée, au nord essentiellement, l'Europe qui était restée en dehors des limites de l'Empire Romain. Mais en réalité la Réforme est, pour l'essentiel, triple à cette époque : Anglicane, Luthérienne et Calviniste. Ces Réformes ne sont pas tout à fait identiques dans leurs conséquences culturelles et c'est la Réforme Calviniste aux Pays Bas du Nord qui, pour différentes raisons, politiques et religieuses, constitue la rupture la plus évidente avec le Catholicisme, mais aussi avec l'Humanisme. Les Pays Bas du Nord vont mettre en place une peinture tout à fait originale et nouvelle dans laquelle l'image de la femme va se transformer radicalement. Par contre en Allemagne du Nord, chrétienne Luthérienne, l'aristocratie a conservé un pouvoir politique distinct de la haute bourgeoisie. Elle a conservé aussi des souvenirs et des institutions des temps du Saint Empire Germanique tourné vers Rome et l'Italie. Cette Allemagne réformée demeure culturellement beaucoup plus reliée à l'Europe Catholique et surtout Humaniste que les Pays Bas. Son art et en particulier l'image de la femme n'y est pas différente de celle que l'on peut apercevoir en France ou en Italie. L'Angleterre est une île depuis longtemps, et la peinture anglaise est aussi quelque peu distincte de celle du Continent. L'Angleterre n'est plus catholique depuis 1534, elle est anglicane. Un schisme dont les motifs sont tout à fait essentiellement politiques. Après bien des hésitations et des allers et retours, finalement, l'Anglicanisme ce n'est pas tout à fait le Puritanisme, les pèlerins du Mayflower s'en sont aperçus. En outre les souvenirs de l'Antiquité sont très lointains et la peinture anglaise n'a jamais cultivé beaucoup la mythologie grecque. Mais les thèmes de la peinture anglaise sont beaucoup plus aristocratiques que ceux de la peinture des Pays Bas. L'image de la femme est plus proche de celle existant sur le continent en dehors des Pays Bas. Toutefois le nu féminin est presque totalement absent de la peinture anglaise. B/ Thématiquement l'image de la femme dans la peinture européenne a évolué au cours des siècles. 1° Pendant toute l'époque gothique la femme est triplement symbolique. - Symbole de la chute de l'homme (Eve ) Puis symbole de sa rédemption (Marie). Première symbolique dialectique, subtilement évocatrice des rapports homme-femme. - Symbole de l'Amour Sacré, mystique, avec la Vierge Marie et les saintes. Symbole aussi de l'amour de l'enfant et de la famille. - Symbole plus global de l'amour des êtres et de leur protection, notamment des pauvres et des faibles contre les riches et les violents. Ce symbole est évoqué par l'iconographie des Vierges de Protection ou de Miséricorde. 2° Au 16è siècle, l'image de la femme s'inspire aussi, en parallèle à cette première symbolique catholique et orthodoxe, qui ne disparaît pas, des représentations de l'Antiquité Grecque. Une Civilisation antique pour laquelle la femme est doublement symbolique de l'Amour et du Beau. - La femme est symbolique d'une forme d' Amour Sacré. Amour Sacré qui au travers de la déesse de l'Amour, et aussi d'autres Déesses majeures ou mineures, est le rappel du lien créateur, centripète, qui est à la source de la Vie primordiale; et qui la perpétue dans tous les êtres depuis l'origine des Mondes. La femme est alors le symbole de l'Eros, qui dans la cosmogonie grecque, telle qu'évoquée par Hésiode dans sa Théogonie, est une des forces primordiales, liante, agrégeante, qui a présidé à la formation du monde. Cet Éros ne doit pas être confondu avec Éros (Cupidon) le compagnon d'Aphrodite (Vénus). C'est une Force Primordiale qui est à l'origine du Monde, une évocation intuitive, sous forme mythique, de l'attraction universelle de Isaac Newton. - La femme belle, nue ou habillée, est en outre pour les Grecs le reflet et le symbole de la Beauté de l'Univers. Comme d'ailleurs la beauté masculine, tout autant célébrée. L'être humain doit être beau parce qu'il doit être à l'image de l'Harmonie du Monde et que le Beau est une invitation au Bien et au Vrai et donc un élément essentiel de l'Ordre du Monde L'image de la femme, qui était totalement monopolisée par Marie et les Saintes Femmes dans la période de l'Europe Catholique se diversifie beaucoup vers 1500. Deux sources iconographiques nouvelles apparaissent : - L'Antiquité gréco-romaine, sous l'angle historique ou sous l'angle mythologique - L'Ancien Testament, dont quelques textes, pas très nombreux, sont propices à peindre la femme. Ces deux sources vont toutes dans le même sens : elles permettent d'introduire dans la peinture européenne de nombreuses possibilités de représenter le nu féminin. Pour la source antique rien d'étonnant, l'Antiquité Grecque et Romaine a constamment célébré la nudité tant au féminin qu'au masculin. Pour la source sémitique au contraire, c'est très surprenant. Toute la culture sémitique est très hostile au nu et de surcroit aniconique: tout à fait défavorable aux images. L'utilisation de l'Ancien Testament pour célébrer le nu féminin est clairement la marque d'une interprétation non sémitique, indo-européenne, de l'Ancien Testament. A la Renaissance survient donc un grand changement : Eve n'est plus la seule à être nue. Le catholicisme, contrairement à l'hindouisme, n'est pas favorable à la représentation du nu, féminin ou masculin. Et nous verrons en étudiant la peinture des Pays Bas que le protestantisme est encore plus défavorable au nu. Avec l'Humanisme, toutes les déesses de la Grèce et de la Rome antique, celles olympiennes, ou celles plus mineures, vont renaître. La Renaissance c'est en peinture une explosion de Déesses, de Nymphes, de Bacchantes, de Ménades et de belles mortelles maîtresses de Zeus. Toutes ces femmes sont peu vêtues, et souvent pas du tout. L'Ancien Testament est moins riche : Bethsabée, Suzanne, Judith, les filles de Loth, Dalila..... La liste n'est pas longue, mais elle servira beaucoup, jusqu'au 20è siècle. Le peuple par contre doit rester chaste, il n'est donc pas concerné par cette nouvelle peinture et cette nouvelle image de la femme, qui est réservée à l'aristocratie laïque et religieuse. Les princes de l’Église sont le plus souvent les cadets des Princes au pouvoir politique et militaire. Pas exclusivement, cependant car l’Église a été un ascenseur social très efficace. Les salons privés des évêques et des cardinaux n'exposent pas la même peinture que les églises et les salles publiques. En bref, pour faire simple : L'Humanisme c'est pour l'aristocratie européenne, pas pour les peuples. Le Catholicisme c'est pour les peuples européens, et aussi pour l'aristocratie. Toutefois l'Ancien Testament va pénétrer bien plus qu'à l'époque précédente, toute la peinture religieuse à destination populaire. Dans l'Europe Catholique de l'époque médiévale rares sont les scènes tirées de l'Ancien Testament. Ce n'est plus le cas après 1500. Manifestement de nouvelles influences se sont exercées, qui ne sont pas qu'humanistes. Mais dans l'art inspiré par l'Ancien Testament, à destination des peuples la femme est habillée (Esther par exemple). Les filles de Lot, Bethsabée, Suzanne, Judith... sont des représentations réservées aux aristocrates. Marie et les Saintes Femmes demeurent tout à fait présentes à tous les niveaux de la société, dans les églises, dans les demeures populaires, dans les salons bourgeois, dans les palais de l'aristocratie et des rois. Car l'élite européenne, Humaniste, reste cependant profondément Catholique pour quelques siècles encore. En définitive à la Renaissance, le grand changement dans la représentation de la femme c'est qu' elle se dénude. Il ne faut pas sous-estimer cet événement. C'est une raison de plus, pour beaucoup d'hommes, de voir là un immense Progrès. Après Mille années pendant lesquelles il n' a été possible d'apercevoir qu'une femme nue, Eve, et de temps en temps, le sein d'une Marie allaitant. Parfois aussi quelques damnés, car dans l'iconographie catholique d'avant la Renaissance les élus sont habillés, mais les damnés peuvent être nus. La nudité étant un signe de luxure diabolique. Le changement est important, mais en peinture seulement, car dans la vie quotidienne, l'humanité européenne ne s'est privée de rien du tout, et surtout pas de luxure, pendant ces mille ans, à tous les niveaux de la société. Malgré le catholicisme, Marie, les Saintes, Saint Michel et le Saint Esprit, le "Diable" n'a jamais été très loin des hommes. La renaissance est donc bien aussi un fait réel, du moins en peinture et en sculpture, car c'est non seulement une renaissance de l'Antiquité, c'est de plus une renaissance du nu féminin et du nu masculin. Une renaissance de la luxure ? Certainement pas, tout continue seulement comme avant. L'Europe catholique et humaniste va durer trois siècles, et l'image de la femme que sa peinture va répandre prend une formidable ampleur, charnelle, avec Pierre Paul Rubens dont l'art représente le sommet de la collaboration entre le Catholicisme et l'Humanisme. Il n'y a pas chez Rubens la réserve distanciée de Léonard de Vinci ou de Raphaël. La femme de Rubens est absolument reine, glorieuse, épanouie, y compris dans sa chair. Sauf Marie bien sûr, mais qui n'est pas puritaine. Les Vierges de Rubens sont réservées comme il se doit, mais elles sont femmes, des femmes auxquelles les peuples peuvent s'identifier Cet art à la gloire de la femme est hautement politique, il a été peint pour contrer la chair triste de l'art protestant et regagner du terrain, notamment dans toute l'Europe catholique de l'Est et en Allemagne du sud. Une bataille gagnée autrement que par les armes. Grâce à l'art. C'est toute l'explication des ors, des stucs, des fresques et des tableaux superlatifs du Baroque: Le Baroque c'est une Contre Réforme, l'affirmation d'un Catholicisme Humaniste qui s'est exprimée artistiquement et a utilisé la femme dans son combat contre le protestantisme. L'Eglise de cette époque ne manquait pas d'une certaine audace, et ne cultivait pas la repentance triste. L'art, la peinture, la femme ont beaucoup gagné à cette politique. Dans l'Europe catholique-humaniste, reconquise sur la Réforme, pendant encore deux siècles, la femme va être constamment présente sous une forme ou sous une autre, toujours belle, toujours représentative de son sexe, toujours un peu, ou beaucoup dénudée, tantôt sacrée tantôt profane, tantôt catholique, tantôt grecque ou romaine. A la fin de la période cependant l'art du baroque-rococo, au 18è siècle, donne de la femme une image très profane, une femme de mœurs plus légères avec des peintres comme François Boucher, Jean-Antoine Watteau, Nicolas Lancret, Jean Honoré Fragonard, Jean Baptiste Pater. Cet art du "carpe diem" va se répandre dans presque toute l'Europe aristocratique de l'époque. Cette thématique de la femme est relativement nouvelle car elle s'éloigne de la religion catholique, c'est une évidence. Mais elle s'éloigne aussi de la vision humaniste. C'est une peinture dans laquelle le nu féminin est cultivé pour lui même, sans passer par l’intermédiaire ou le prétexte des références antiques ou bibliques. Cet art léger est aussi aux antipodes de l'image de la femme protestante des Pays Bas, que nous verrons au chapitre suivant. Il est nécessaire de dire un mot de la technique, même si la technique n'est pas spécifique à la représentation de la femme, mais concerne évidemment tous les thèmes de la peinture. La technique est essentielle, car elle va permettre de rendre la femme plus pulpeuse, plus vaporeuse, mais plus réaliste, moins symbolique, qu'aux temps de l'Europe strictement Catholique. La femme linéaire du Premier Gothique, comme celle du Gothique international, ressemble un peu aux mannequins des défilés de mode contemporains. Infiniment mieux que des squelettes, mais il peut lui manquer des rondeurs savoureuses. La spiritualité Gothique nuit un peu à la matérialité de l'image de la femme. La femme gothique a des angles. La femme de la Renaissance humaniste, devient plus tangible, prend des formes beaucoup plus enveloppantes, plus tactiles, plus réalistes, plus séduisantes. Cependant la Renaissance n'est pas, en ce qui concerne la technique picturale, une révolution, C'est plus un point d'arrivée qu'un point de départ. La renaissance est certes le point de départ, pour plus de trois siècles, d'une peinture imitant parfaitement la Nature. Une peinture imitant donc parfaitement la femme. Mais la Renaissance est aussi l'aboutissement d'un long chemin entrepris depuis le milieu du gothique pour peindre en trois dimensions, et non plus seulement en deux dimensions comme aux temps Byzantins, à l'époque Romane et au début du Gothique. Du 13è siècle au 16è siècle la peinture européenne a cheminé, techniquement, de "la peinture plate" en deux dimensions à "la peinture pleine" en trois dimensions. D'une représentation approximative, esquissée et symbolique du monde à une représentation exacte, fidèle de la nature. Représentation exacte qui n'exclut d'ailleurs aucunement l'interprétation symbolique. Mais une femme en trois dimensions, d'un certain point de vue, c'est mieux qu'une femme en deux dimensions. L'Italie achève de mettre au point vers 1490-1510 deux techniques décisives pour la représentation de l'espace en trois dimensions sur une surface plane : - La perspective mathématique, plus exacte, mais pas plus crédible esthétiquement, que celle intuitive des gothiques, ou que la perspective atmosphérique des peintres flamands (Patinir, Bruhegel Jan,Momper...) - Le Sfumato, "la Maniera Moderna", qui fusionne les objets, les figures, dans leur environnement spatial. L'espace enveloppe alors doucement les êtres et les choses, de manière plus crédible, que dans la peinture du premier gothique et même celle d'un certain Gothique terminal, dite "Gothique International", aux tendances linéaires et aux contours aigus. Mais l'école de Cologne avec Stephan Lochner et surtout l'école Flamande avec Jan Van Eyck, avaient montrés dès les années 1440, que les peintres du nord de l'Europe avaient inventé une perspective qui, bien qu'imparfaite mathématiquement, était tout à fait crédible esthétiquement. Ils avaient su aussi parfaitement relier à leur environnement, de manière insensible, fondue, les Vierges à l'Enfant qui étaient le thème de leur peinture. Ces "Primitifs" Flamands savaient parfaitement créer une atmosphère progressive, toute en douceur, conforme à notre vision du monde. L'art de Jan Van Eyck, de Stephan Lochner 40 ans avant 1500, de Hans Memling encore 20 ans avant, est moins linéairement gothique que celui de Botticcelli, par exemple dans "la Naissance de Vénus" (1480). Donc la Renaissance n'est pas seulement Italienne, les prétendus "Primitifs" Flamands y ont beaucoup participé, même si c'est dans le cadre d'une thématique exclusivement catholique, qui n'est pas considérée par l' historiographie dépendante des "Lumières" comme progressiste. La Joconde est certes une géniale perfection du Sfumato, de la "maniera moderna", de cet art de fondre les êtres et les choses dans l'atmosphère, mais à la même époque Giorgione, souvent terminé par Titien du fait de la mort prématurée de Giorgione, réalise des oeuvres très semblables quant à la technique. La Joconde est plus significative, exemplaire même, en tant qu' archétype de l'esprit nouveau, d'une symbolique nouvelle de la femme, et même d'une symbolique de l'humain en général. La Joconde est en peinture un modèle achevé, exemplaire, de l'esprit Humaniste. La Joconde n'est pas Marie, c'est important au plan idéologique, pour certains c'est même un progrès décisif, mais elle n'est pas non plus Vénus. La Joconde n'est pas Catholique, sans être anti-Catholique, et sans être Antique. Elle est un archétype nouveau et surtout universel. La Joconde est l'expression de l'humanisme intemporel, universel de Léonard de Vinci. Toute l'oeuvre de Léonard de Vinci est par ailleurs absolument exemplaire par ses thèmes de l'équilibre intelligent entre le Catholicisme et l'Humanisme qui s'établit à la Renaissance. C'est là sa grandeur qui n'est pas seulement technique. Techniquement l'oeuvre de Vinci est un magnifique aboutissement, qui comme d'autres oeuvres de la même époque, servira de modèle, pendant 350 ans environ, à la peinture européenne. Mais sur le plan conceptuel, métaphysique, la Joconde est toujours, à notre époque, même auprès d'autres civilisations, une référence vivante, partagée au niveau des élites et de manière instinctive au niveau populaire. Essayez de la photographier au Louvre, si vous n'êtes pas un professionnel! La foule du public est la preuve que la Joconde est l'illustration d'un universalisme vrai, cultivé et enraciné dans la sagesse des peuples particuliers et différents. La Joconde est intelligemment et spirituellement universelle, elle est aux antipodes d'un mondialisme affairiste, universellement acculturé, dont le discours fabriqué, à prétentions "conceptualistes" masque la pauvreté d'esprit de ses projets pour le monde. Elle est à l'opposé de la prétendue culture d'un mondialisme d'hommes déracinés et robotisés. Conséquence pour la femme de cette évolution technique de la peinture européenne, évolution multiséculaire qui aboutit à la renaissance ? Avec le retour à l'Antique et la fin de l'interdiction jetée sur le nu, la femme s'enveloppe mieux encore dans sa nudité. Elle est plus douce, mais en apparence seulement. Judith égorge férocement le pauvre Holoferne, ainsi que le montrent Artemisia Gentileschi et Caravaggio. La peinture de Caravaggio appartient pour beaucoup de ses oeuvres à l'iconographie catholique. L'Eglise est toujours un commanditaire incontournable si un artiste veut réussir. Mais l'art du Caravaggio est aussi souvent inspiré par un humanisme plus agressif, subtilement anticatholique. Angelo Merisi n'avait rien d'un Ange, ou alors d'un ange un peu déchu, comme dans son "Amour vainqueur". De même, dans un tout autre style, Paolo Véronèse, dont certains tableaux à motif religieux sont en réalité un brillant étalage de matérialisme consumériste et futile. Contrairement au Tintoret. L’Église ne s'y était pas trompée, qui avait froncé les sourcils devant certains tableaux de Véronèse. Pourtant l’Église à Venise, bien tenue en main par une aristocratie d'esprit très marchand, était large d'esprit. Il existe donc des tensions entre les deux idéologies, des tensions qui vont croître au fil des siècles. L'art du baroque rococo du 18è siècle français qui se répand ensuite dans toute l'Europe est une expression très évidentes de l'apparition de nouvelles tendances. C'est la femme de Jean Antoine Watteau, de François Boucher, de Jean Honoré Fragonard. Parce qu'une idéologie plus systématique, plus simpliste, plus matérialiste que l'Humanisme est en train de s'installer, subrepticement d'abord, puis de plus en plus efficacement jusqu'à régner sans partage sur l'Occident. L'Humanisme est l'expression d'une pensée qui pour n'être pas d'esprit religieux selon la définition de la religion qui s'impose avec le monothéisme chrétien était cependant de tendances spiritualistes et hautement philosophiques. D'où l'accord préservé avec le Catholicisme. A partir du 18è siècle surgit une pensée matérialiste, intellectuellement limitée, dont l'art rococo français est un premier témoignage. Et l'image de la femme change en conséquence. Le public peut préférer Marie à Judith, si il veut se forger une image exemplaire de la femme. Mais il peut préférer aussi Aphrodite-Vénus ou Marie-Madeleine, pas trop repentante encore. A la Renaissance et longtemps après elle, l'aristocrate et le grand bourgeois ont désormais le choix entre plusieurs images de la femme. Et le plus souvent ils cultivent les deux, ou trois, ou quatre images de la femme simultanément ou successivement. Tantôt une Vierge Marie adorant l'Enfant, tantôt une Vénus triomphante, tantôt une Diane ambigüe, tantôt une Marie Madeleine repentante, tantôt un Saint Sébastien, androgyne tout aussi ambigü. Cet équilibre globalement bipolaire de l'image de la femme dans l'art de la peinture perdurera, dans toute l'Europe Catholique et Humaniste, jusqu'à la Révolution Française. Toujours en datation simplifiée, mais mémorable et synthétiquement exacte. Mais il existe une "réserve", une exception, celle que constituent les Pays Bas protestants au 17è siècle. Jusqu'au milieu du 19è siècle la femme européenne se peindra, hors des Pays Bas, selon le double critère dialectique du Catholicisme et de l'Humanisme, et dans le style de "la peinture pleine" auquel les peintres de toute l'Europe avaient abouti vers 1510-1520. Aux Pays Bas du nord, protestants, les Réformés Calvinistes vont changer l'image de la femme. Ils ne vont pas modifier l'image de la femme techniquement, car la technique de "la peinture pleine", parfaitement imitatrice du monde environnant, est acquise pour plus de trois siècles, jusqu'aux environs de 1850. Mais par contre les peintres protestants-calvinistes des Pays Bas vont bouleverser l'image de la femme thématiquement. Autant que la Renaissance l'avait fait, mais dans d'autres directions. (A suivre) THE WOMAN IN THE PAINTING OF THE CATHOLIC AND HUMANIST EUROPE Art in general, and painting in particular, bear witness to the importance accorded to women in European civilization. But the image of women has evolved according to the ideological context, the beliefs in force at this or that time in European history. By starting the European art history around 500, ie with Christianity, the subject of women in the painting of Europe will be evoked through five dossiers : 1 ° The woman in the painting of Catholic Europe. From 500 to 1500 approximately. However easel painting began only around 1300. Previously painting is manifested through the frescoes, mosaics, stained glass and in books: the illuminations. 2 ° The woman in the painting of Catholic and Humanist Europe. From 1500 to 1800 approximately 3 ° The woman in the painting of the Protestant Netherlands in the 17th century 4 ° The woman in the painting of the ideologically plural Europe of the 19th century. 1800-1950 approximately 5 ° The woman in the Official Contemporary Art. 1950 ... The image of woman in European painting diversified a lot in the Renaissance, in certain social circles. To understand this evolution one must first make a little some true history. This is why we have to leave the woman, during a few paragraphs (A), in order to explain the title, quite unusual in historiography, given at this period in the history of Europe: Catholic and Humanist Europe. Then it will be possible to study the image of the woman (B). A woman, who in this file of 74 paintings, will be less represented by the Virgin Mary and the Saints (18 paintings) but more by Venus, Diana or Bathsheba. But it is certain that this choice does not reflect, in number, the production of the artists of these three centuries, a production which is thematically very balanced between Catholicism and Humanism. The Church remains indeed throughout the period a decisive sponsor for the art of European painting. From the point of view of style, he is the same throughout these three centuries: "the full painting", in three dimensions, as well as she's finished developing herself towards 1500 following a persevering collaboration between the Italian South and the Flemish and Germanic North of Europe A/ From the years 1500s onward, it is the "Renaisssance", for the official western historiography, the history taught and divulged widely, since the 19th century In reality, Europe does not know in the 16th century, in relation to the immediately preceding centuries, any Renaissance: neither economic, nor political, nor artistic, nor scientific, nor technical, nor spiritual, nor intellectual, nor moral of course. These rebirths are much earlier, they are done, gradually but continuously, after the year 1000, to adopt a memorable date. On the other hand, at the "Renaissance" the European aristocratic elite, including the high clergy, Popes in the lead, undertakes a new approach to the thought of Greco-Roman antiquity, discovery which is enriched by the capture of Constantinople by the Turks, and the consecutive exile of great Byzantine intellectuals with their ancient documents. "The Renaissance" is a return to the past of Greek and Roman Europe, and a rehabilitation of certain values peculiar to ancient paganism. Certainly ancient thought was partly known Scholasticism, but it is undeniable that in the intellectual, aristocratic and very great bourgeois circles of Western Europe, the interpretation imposed by Catholic Christianity in the reading of ancient texts ceases to be binding at the end of the 15th century. It is this ideological turn that modern and contemporary historiography, "formatted" by the "Enlightenment", calls a "Renaissance". As if the Europe of that time had come out of the deep shadows of previous centuries. Man does not like facts that do not conform to his world view. When the facts are contrary to his beliefs, he ignores them. Elites can even invent facts that have never existed, but have the advantage of concordant with the beliefs they want to impose on people : These are "the ideological facts". These facts are not facts, they do not exist, they are totally imagined to serve a cause. "The Renaissance" is largely an "ideological fact". A major ideological fact, entirely built on a few real facts and others not real at all. However, it is true that rebirth also existed as a real fact. But not a renaissance of Europe, a renaissance of antiquity. It is Humanism that appears. A conception of the world, an ideology, quite simple, somewhat egocentric: The belief in Man begins to appear under the belief in God. It is in Greco-Roman antiquity that the elites of the 16th century will seek the premises of the ideology of the primacy of man. It is true that ancient art is to the glory of the human being: All Gods are in his image. And even Zeus comes to seek among the mortals some of his many mistresses. In painting the "growth" of the human throughout the Catholic period and at the beginning of the Catholic-Humanist period is very obvious: The donor couples of the early Gothic are very small characters at the bottom of the painting. Gradually over the decades ... they grow, and gradually they settle on the side flaps, then in the middle of the central part. They even push God and his cohort of saints off the picture. But where are we going? Until there is only the donors. For the ideologues and historians of the "Enlightenment", who analyze the phenomenon of rebirth two or three centuries later, through their own rationalist, atheistic, materialistic and progressive ideology, it is "The Renaissance". For it is the beginning of a new revelation, the premises of a New New Testament. The "Reason Goddess" will prevail over Catholic religious Obscurantism (Jews and Protestants are apparently more enlightened). Victory is certain because Progress is irresistible (Condorcet). The humanism of the Renaissance, which was a form of respect for the man different from the Catholic version, but not incompatible with it, has become, over the centuries, "The Hommisme", in other words the cult of man. The recognition of human dignity within a complex universe that must be respected, has become the adoration of man aspiring to the total mastery of the universe. The divinity is now distant, accessory, absent even, and man can thus settle in the center of the world. And soon the man will be God. This is the current ideological project of the West for the world, the Globalist project. The present of the West is only one step on the path of universal society, governing the Whole Earth, a society enlightened by the new man, the man-god. These ideological, profane, secular, supposedly rationalist delusions, in reality Gnostics and Kabbalistic, belong to the same kind of thinking as certain religious fanaticism. They have nothing to do with the conceptions of the world of Greco-Roman antiquity. In the visions of the world of Greco-Roman antiquity man was not the center of the Universe. The man had to respect the Universal Harmony, not to disturb the Order of the World by his pretensions and his untimely actions. The major fault for the ancient man, Greek or Roman, was Hubris: the Pride, the demeasurement, which leads the man to believe himself the equal of the Gods. The man-God, is simply Luciferian. In Christian symbolism it is the Angel who wants to take the place of God. A vision of the world that has seduced many humans for millennia, under multiple forms allegedly esoteric and magical. The Man-god, Master of the universe, is absolutely not a characteristic concept of Greco-Roman antiquity, despite some misunderstood appearances. Except for the pathological case of Alexander, a pathology denounced in his own time. The divinization of the Ptolemaic or Roman emperors was only a political process, which no elite of these times took seriously beyond its social and civic utility. For the new ideology of the "Enlightenment", apparently rationalist but in fact Kabbalistic, after the Renaissance came the essential stage of the Reformation, then the determining one of the French Revolution, then that of "proletarian Internationalism", finally that of the newest winner: the Capitalistic globalism. The Globalism, the last avatar of the thought of the "lights", claims to illuminate the whole planet. Christians, Muslims, Hinduists, Buddhists, Confucianists, Shintoists, Animists, Atheists, Agnostics, Pagans. All will have to submit to the "Light", the only one, the true one. All will have to submit to "Reason", the only one, the true one. The ideological and political elite of Europe and the West no longer belong to humanist thought, they practices the "Hommisme", the adoration of man. The adoration of the man "Master of the World" has replaced his perception, wise and measured, as a simple element of a universe that surpasses it infinitely. The Science being one of the great references of the contemporary era it is necessary to specify that the man-God is not a scientific concept either. Or only of a science betrayed, enslaved, used by the political and ideological elites to justify their religion of the Man. At the time of the "Renaissance" the history of ideas has not yet arrived at this stage. Indeed, a remarkable feature of this "Renaissance" is that it does not concern the lives of peoples. It is a strictly elitist ideological phenomenon. Catholicism remains the generally uncontested belief in the population. And likewise among the elites, Catholicism is absolutely not invalidated. The Church is also at the head of this movement. The ideological and political elites of Europe only grant themselves an opening on other ideological horizons, other visions of the world, other morals, in parallel with the catholic beliefs but not in replacement of them. In the painting, and especially that of the woman the implications are going to be very important. But only in a certain art, an art reserved, confidential, intended for the aristocratic elite and very large bourgeois. Nothing changes in painting and sculpture destined for the populations and the middle classes. Mary and the Saints continue to dominate absolutely. But even in the painting for the aristocracy the art influenced by Humanism is added only to the painting inspired by the Church. A two-speed art thus appears in the aristocratic and plutocratic milieus, where the two visions of the world rub shoulders, without any confrontation. That is why the period of European history that will follow, until around 1800, can be called "Catholic and Humanist Europe". The agreement is not perfect between the two ideologies, but it is balanced, it will last three centuries in a large part of the Mediterranean, Celtic, Germanic and Slavic Europe of the west. This appellation cannot obviously apply to the Slavic Orthodox Europe, nor of course to Europe colonised by the Ottomans, whose paths are disagreements. It is also necessary to exclude the part of Europe which was "reformed", protestant, in the north essentially, Europe which had remained outside the limits of the Roman Empire. But in reality the reform is, for the most part, threefold at that time: Anglican, Lutheran and Calvinist. These reforms are not exactly the same in their cultural consequences, and it is the Calvinist reform in the Low Countries of the north which, for various reasons, political and religious, constitutes the most obvious break with Catholicism, but also has ITH Humanism. The northern Netherlands will set up a completely original and new painting in which the image of the woman will change dramatically. On the other hand, in North Germany, Christian Lutheran, the aristocracy has retained a political power distinct from the upper middle class. The aristocracy has also preserved memories and institutions of the times of the Holy Germanic Empire turned towards Rome and Italy. This reformed Germany remains culturally much more connected to Catholic Europe and especially Humanist than the Netherlands. Her art and in particular the image of the woman is not different from that which can be seen in France or Italy. England has been an island for a long time, and English painting is also somewhat different from that of the Continent. England is no longer Catholic since 1534, she is Anglican. A schism whose motives are entirely political. After much hesitation and going back and forth, finally, Anglicanism is not quite Puritanism. The Mayflower pilgrims have noticed this. In addition, the memories of antiquity are very far away and English painting has never cultivated much Greek mythology. But the themes of English painting are much more aristocratic than those of Dutch painting. The image of the woman is closer to that existing on the continent outside the Netherlands. However, the female nude is almost completely absent from English painting. B/ Thematically the image of women in European painting has evolved over the centuries. 1° Throughout the Gothic period the woman is triply symbolic. - Symbol of the fall of man (Eve) Then symbol of his redemption (Mary). First dialectical symbolic, subtly evocative of the relations between man and woman. - Symbol of sacred, mystical love, with the Virgin Mary and the saints. Symbol also of the love of the child and the family. - More global symbol of the love of beings and their protection, especially the poor and the weak against the rich and the violent. This symbol is evoked by the iconography of Virgins of Protection or Mercy. 2° In the 16th century, the image of the woman is also inspired, parallel to this first symbolic Catholic and Orthodox, which does not disappear, representations of Greek Antiquity. An ancient Civilization for which the woman is doubly symbolic of Love and Beauty. - The woman is symbolic of a form of Sacred Love. Sacred Love which through the goddess of Love, and also other major or minor Goddesses, is the reminder of the creative, centripetal link which is at the source of the primordial Life; and who perpetuates it in all beings since the origin of the worlds. The woman is then the symbol of Eros, which in Greek cosmogony, as evoked by Hesiod in his Theogony, is one of the primordial forces, binding, aggregating, which presided over the formation of the world. This Eros should not be confused with Eros (Cupid) the companion of Aphrodite (Venus). It is a Primordial Force that is at the origin of the World, an intuitive evocation, in mythical form, of the universal attraction of Isaac Newton. - The beautiful woman, naked or dressed, is also for the Greeks the reflection and the symbol of the Beauty of the Universe. As also the male beauty, equally celebrated. The human being must be beautiful because he must be in the image of the Harmony of the World and that the Beautiful is an invitation to the Good and the True and thus an essential element of the Order of the World The image of the woman, who was totally monopolized by Mary and the Holy Women in the period of Catholic Europe, Has diversified greatly in 1500. Two new iconographic sources appear: - The Greco-Roman antiquity, from the historical angle or from the mythological angle - The Old Testament, of which some texts, not very many, are conducive to painting the woman. These two sources all go in the same direction: they allow to introduce in European painting many possibilities to represent the female nude. For the ancient source nothing surprising, the Greek and Roman Antiquity has constantly celebrated both female and male nudity. For the Semitic source, on the contrary, it is very surprising. The entire Semitic culture is very hostile to the nude and moreover aniconic: totally unfavorable to the images. The use of the Old Testament to celebrate the female nude is clearly the hallmark of a non-Semitic, Indo-European interpretation of the Old Testament. At the Renaissance, so there is a big change: Eve is nolonger the only one to be naked. Catholicism, unlike Hinduism, is not favorable to the representation of the nude, feminine or masculine. And we will see by studying the painting of the Netherlands that Protestantism is even more unfavorable to the nude. With Humanism, all the goddesses of Greece and of ancient Rome, the Olympian ones, or those more minor, will be reborn. The Renaissance is, in painting, an explosion of Goddesses, Nymphs, Bacchantes, Maenads and beautiful mortals mistresses of Zeus. All these women are little dressed, and often not at all. The Old Testament is less rich: Bathsheba, Suzanne, Judith, the daughters of Lot, Dalila ..... The list is not long, but it will serve a lot, until the 20th century. The people, on the other hand, must remain chaste, so it is not concerned by this new painting and this new image of women, which is reserved for the secular and religious aristocracy. The princes of the Church are most often the juniors of the Princes in political and military power. Not exclusively, however, because the Church has been a very effective social lift. Private salons of bishops and cardinals do not exhibit the same painting as churches and public halls. In short, to make it simple: Humanism it is for the European aristocracy, not for the peoples. Catholicism it is for the European peoples, and also for the aristocracy. However the Old Testament will penetrate far more than in the previous era, all religious painting to popular destination. In the Catholic Europe of medieval times rare are the scenes taken from the Old Testament. This is not the case after 1500. Obviously new influences have been exercised, which are not only humanist. But in art inspired by the Old Testament, for the people, the woman is dressed (Esther for example). The girls of Lot, Bathsheba, Suzanne, Judith ... are representations reserved for aristocrats. Mary and the Holy Women remain quite present at all levels of society, in the churches, in the popular houses, in the bourgeois salons, in the palaces of the aristocracy and kings. Indeed the European elite, humanist, remains profoundly Catholic for a few centuries yet. Ultimately in the Renaissance, the big change in the representation of the woman is that she puts herself naked. This event should not be underestimated. This is another reason, for many men, to see an immense progress there. After a thousand years during which it was only possible to see a naked woman, Eve, and from time to time, the breast of a nursing mother. Sometimes also some damned, because in Catholic iconography before the Renaissance the elect are dressed, but the damned can be naked. Nudity being a sign of diabolical lust. Change is important, but in painting only, because in everyday life, European humanity has not deprived itself of anything at all, and certainly not lust, during these thousand years, at all levels of society. Despite Catholicism, Mary, the Saints, Saint Michael and the Holy Spirit, the "Devil" has never been very far from men. The renaissance is therefore also a real fact, at least in painting and sculpture, because it is not only a renaissance of antiquity, it is also a renaissance of the female nude and the male nude. A rebirth of lust? Certainly not, everything just continues as before. Catholic and humanist Europe will last three centuries, and the image of the woman that his painting will spread takes on a tremendous scale, carnal, with Pierre Paul Rubens whose art represents the summit of the collaboration between Catholicism and the Humanism. There is not in Rubens the distant reserve of Leonardo da Vinci or Raphael. The wife of Rubens is absolutely queen, glorious, fulfilled, including in his flesh. Except Mary, of course, but not puritanical. The virgins of Rubens are reserved as they should, But they are women, women to whom peoples can identify themselves . This art to the glory of the woman is highly political, it has been painted to counter the sad flesh of Protestant art and regain ground, especially throughout Eastern Europe and southern Germany. A battle won otherwise than by arms. Through the art. This is the whole explanation of the golds, stuccoes, frescoes and of the superlative paintings of Baroque: The Baroque is a Counter-Reformation, the affirmation of a Humanist Catholicism that was expressed artistically and used the woman in his fight against Protestantism. The Church of that time did not lack a certain audacity, and did not cultivate sad repentance. Art, painting, women have gained a lot in this policy. In the catholic-humanist Europe, reconquered on the Reformation, during two more centuries, the woman will be constantly present in one form or another, always beautiful, always representative of her sex, always a little, or much naked, sometimes sacred sometimes profane, sometimes Catholic, sometimes Greek or Roman. At the end of the period, however, the art of Baroque-Rococo, in the 18th century, gives of the woman a very profane image, a woman of lighter manners with painters like François Boucher, Jean-Antoine Watteau, Nicolas Lancret, Jean Honored Fragonard, Jean Baptiste Pater. This art of the "carpe diem" will spread in almost all the aristocratic Europe of the time. This theme of women is relatively new because it moves away from the Catholic religion, it is obvious. But it is also moving away from the humanist vision. It is a painting in which the feminine nude is cultivated for itself, without passing through the pretext of ancient or biblical references. This lightweight art is also the antithesis of the image of the Protestant woman of the Netherlands, which we will see in the next chapter. It is necessary to say a word of the technique, even if the technique is not specific to the representation of the woman but obviously concerns all the themes of the painting. The technique is essential, because it will make the woman more pulpy, more vaporous, but more realistic, less symbolic, than in times of strictly Catholic Europe. The linear woman of the First Gothic, like that of the International Gothic, looks a little like the models of contemporary fashion shows. Infinitely better than skeletons, but he may lack some tasty curves. Gothic spirituality is a little detrimental to the materiality of the image of women. The Gothic woman has angles. The woman of the humanist Renaissance, becomes more tangible, takes forms much more enveloping, more tactile, more realistic, more seductive. However, the Renaissance is not, as far as the pictorial technique is concerned, a revolution. It is more a point of arrival than a point of departure. The rebirth is certainly the starting point, toward more than three centuries, of a painting perfectly imitating Nature. A painting perfectly imitating the woman. But the Renaissance is also the culmination of a long path undertaken since the middle of the Gothic to paint in three dimensions, and not only in two dimensions as in the Byzantine times, in the Romanesque period and early Gothic. From the 13th century to the 16th century European painting technically went from "flat painting" in two dimensions to "full painting" in three dimensions. From an approximate, sketched and symbolic representation of the world to an exact, faithful representation of nature. Exact representation that does not exclude the symbolic interpretation. But a woman in three dimensions, from a certain point of view, is better than a woman in two dimensions. Italy have finalizing around 1490-1510 two decisive techniques for the representation of space in three dimensions on a flat surface: - The mathematical perspective, more exact, but not more aesthetically credible, than that intuitive of Gothic, or the atmospheric perspective of Flemish painters (Patinir, Bruhegel Jan, Momper ...) - The Sfumato, "the Maniera Moderna", which merges the objects and the figures, in their spatial environment. Space then gently envelops beings and things, in a more credible way, than in the first Gothic painting, and even that of a certain terminal Gothic, called "International Gothic", with linear tendencies and acute contours. But the Cologne school with Stephan Lochner and especially the Flemish school with Jan Van Eyck, had shown since the 1440s that painters from the North of Europe had invented a perspective that, although imperfectly mathematically, was everything actually aesthetically credible. They had also been able to perfectly relate to their environment, insensitively, melted, the virgins to the child who were the theme of their painting. These Flemish "Primitives" knew perfectly how to create a progressive, gentle atmosphere, in keeping with our vision of the world. The art of Jan Van Eyck, Stephan Lochner, and Hans Memling still 40 and 20 years before 1500, is less linearly Gothic than that of Botticcelli, for example in "The Birth of Venus" (1480). So the Renaissance is not only Italian, the so-called "Primitives" Flemings have participated a lot, even if it is within the framework of an exclusively Catholic thematique, which is not considered by the historiography dependent on "Enlightenment" like progressive. The Mona Lisa is certainly a brilliant perfection of the Sfumato, and of the "maniera moderna", the art of melting the beings and the things in the atmosphere, but at the same time Giorgione, often finished by Titian because of the premature death of Giorgione, realizes very similar works, in regards to technique. The Mona Lisa is more significant, exemplary even, as an archetype of the new spirit, of the new symbolism of the woman, and even of the symboisml of the human in general. The Mona Lisa is in the painting a model completed, exemplary, of the humanist spirit. The Mona Lisa is not Mary, it is important at the ideological level, for some it is even a decisive progress, but it is not Venus either. The Mona Lisa is not Catholic, without being anti-Catholic, and without being Antique. She is a new archetype, and especially universal The Mona Lisa is the expression of the timeless, universal humanism of Leonardo da Vinci. All of Leonardo da Vinci's work is absolutely exemplary in its themes of the intelligent balance between Catholicism and Humanism, which was established during the Renaissance. This is his greatness which is not only technical. Technically the work of Vinci is a magnificent achievement, which like other works of the same period, will serve this model, for about 350 years, to European painting. But conceptually, metaphysically, the Mona Lisa is still, in our time, even for other civilizations, a living reference, shared at the elite level and instinctively at the popular level. Try to photograph it in the Louvre, if you are not a professional! The crowd of the public is proof that the Mona Lisa is the illustration of a true universalism, cultivated and rooted in the wisdom of particular and different peoples. The Mona Lisa is intelligently and spiritually universal, she is at the antipodes of a globalism, universally
Musée d'Histoire Contemporaine (Français: Musée d'Histoire contemporaine) is 'n toeristeaantreklikheid, een van die Museums in Parys , Frankryk . Dit is geleë: 13 km vanaf Malakoff, 14 km vanaf Neuilly-sur-Seine, 800 km vanaf Brussel. Read further
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